Surprise et art numérique

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Organiser une exposition : une expérience passionnante!

Mars 2019. En faisant le bilan de la dernière édition des Rendez-vous Québec Cinéma, j’eus l’idée de partager quelques pensées ici. Il s’avère que de programmer des œuvres et de concevoir une exposition d’arts numériques dans un festival de cinéma fût une expérience enrichissante, beaucoup plus que je ne l’aurais imaginé. En effet, rassembler et présenter le travail d’artistes que j’admire fut aussi valorisant que de créer une oeuvre en soi. Être le témoin privilégié du contact entre le public et les oeuvres d’art, mais surtout observer que tous uns et chacun étaient attirés par des oeuvres différentes m’a beaucoup appris. C’est une grande fierté de mettre en contact le public avec les créateurs, de rendre accessible des oeuvres et des dispositifs qui ne l’aurait été autrement.

Je remercie les RVQC de m’avoir donné carte blanche. Grâce au support de la solide équipe de Québec Cinéma, j’ai sélectionné 9 œuvres de qualité, qu’il s’agisse de projet indépendant ou provenant des industries culturelles, d’installations vidéos et sonores ou de réalité virtuelle. Mon objectif était de relier les arts numériques et le cinéma en choisissant des créations à la narration affirmée et ayant pour thèmes l’empathie, le cinéma ou la découverte de nouveaux espaces.

Le volet des arts numériques fût un succès. Il faut remercier grandement les artistes et les producteurs d’arts numériques qui ont largement contribué à la mise en place de cette exposition puisque la diffusion de ces projets est tributaire de ses dispositifs techniques, toujours en évolution!

Courts métrages documentaires en ligne

CINÉMA, Court métrage

Jour 866, court métrage documentaire 2008, 9 min, scénario et réalisation

En mai 2008, Abdelkader Belaouni est réfugié dans un sanctuaire pour éviter la déportation depuis 866 jours. Plutôt que de s’appuyer sur les aspects juridiques du problème, le film nous plonge dans l’intimité d’un individu vivant une angoissante attente, au jour le jour.

Présenté au Festival des films du monde de Montréal 2008, aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal 2008, aux Rendez-vous du cinéma québécois 2009, au Festival Vue d’Afrique 2009 et diffusé sur le site web de Canal D, dans la cadre du concours Vue sur la relève, en mars 2010.

Jour 866 from Mireille Couture on Vimeo.

Le manège F, court métrage documentaire, 2008, 4 min, scénarisation et réalisation

Court métrage poétique, rendant hommage à une époque charnière du féminisme. Durant la Seconde Guerre mondiale, en Amérique du Nord, les femmes s’émancipaient, malgré les temps troubles.

Présenté au Festival international de films francophones de Namur 2008, aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal 2008, aux Rendez-vous du cinéma québécois 2009 et diffusé présentement sur le portail des archives de l’ONF.

Vivre selon Marguerite

CINÉMA

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Résumé

Alors que la mémoire de Marguerite s’effrite, sa fille Simone choisit de devenir sa proche aidante. Tout en vivant des moments drôles, dramatiques et touchants, Simone sublime le quotidien pour renouer avec son passé. Alternant avec la réalité et les images d’archives, ce documentaire révèle que la vie de proche aidant peut être plus lumineuse que les défis qu’elle laisse présager.

Ce documentaire de 55 minutes, a rejoint son public lors des Rendez-vous du cinéma québécois 2015, du DOC Utah 2014 et dans des contextes communautaires dans les réseaux de proches aidants.

L’idée de départ

La volonté de faire le documentaire Vivre selon Marguerite est apparue en 2009, alors que je découvris sur le vieux piano désaccordé de ma grand-mère, une photo de moi déchirée, puis minutieusement recollée. photo-dechire-mimiQui et pourquoi ?

Ma tante Simone m’expliqua que Marguerite lors d’une confusion nocturne avait déchiré des photographies, sans y reconnaître les visages, mais surtout, qu’il n’y a pas de sens à donner à cela. Au petit matin, Simone avait ramassé les dégâts, recollant au «scotch tape» les photographies et la mémoire en lambeaux de sa mère. De ce moment étrange, je devais comprendre les dédales de cette maladie, tisser de nouveaux liens entre mon aïeule, Simone et ma famille. Sublimer les méandres du passé et observer la manière dont la vie quotidienne s’installe auprès d’elles devint mon défi, durant 4 ans de tournage.

Vivre selon Marguerite est mon premier documentaire d’envergure et il marque un certain accomplissement. Ce film m’a permis de redécouvrir sous un autre angle ma propre famille qui a su relever les défis que la vieillesse impose. À travers leur humanité, j’espère que l’expérience de mon documentaire se révèlera pour vous, plus lumineuse qu’il n’y parait en surface.

Reportage web et esprit de liberté

ART NUMÉRIQUE, CINÉMA, WEBDOCUMENTAIRE

Rapidement, j’eus la chance de travailler avec les médias web et de plonger de manière autodidacte dans la vidéo. J’avais commencé en animant mes photographies pour des conceptions théâtrales et au fil des occasions, j’allais un peu plus loin dans le médium. On me donnait complètement carte blanche pour des reportages web sur la culture et la science à Télé-Québec. Évidemment, je faisais tout solo, la captation et le montage. Bien que cette liberté ait parfois occasionné des petits accidents créatifs que je préfère oublier, il y a aussi eu des bons coups, comme celui-là.

J’avais saisi au vol Vincent Moon alors qu’il passait au Festival Pop Montréal, pour présenter les Concerts à emporter. En 2007-2008, c’était novateur ! Les musiciens étaient filmés en dehors du studio ou de la salle de spectacle. Impossible d’oublier Arcade Fire dans l’ascenseur de l’Olympia ou Beirut qui jouait Nantes dans les rues de Paris. Cette manière de filmer la musique a fait sa marque et est devenue la norme, mais à l’époque, c’était WOW ! Il fallait absolument que je rencontre un des créateurs de ce projet. J’avais rejoint Mathieu (alias Vincent Moon) sur la terrasse du Santropol, une journée ensoleillée d’automne. Petit hic, il m’annonce qu’il ne veut pas être filmé ni photographié, car ça rend un trop… « self-conscious ». Nous discutons un peu à ce sujet et de fil en aiguille, il me partage sa lecture du moment (que je m’étais promis de lire) The future of Ideas, de Lawrence Lessig.

Les mains de Mathieu sont toutes barbouillées de notes. Elles font office d’agenda et de carnet d’adresses. C’est magnifique. Je lui propose de ne filmer que ses mains. Puis plus tard dans l’après-midi, il acceptera aussi que je le filme en train de grimper le Mont-Royal en vélo. Cette rencontre fût marquante pour moi et j’ai beaucoup appris lors de ce petit après-midi d’automne. Maintenant, je continue de suivre ce que fait Moon, avec son esprit d’indépendance et ses Petites planètes . Je me réjouis de la prise de liberté qu’il poursuit.

Down Dangerous Passes Road

ART NUMÉRIQUE, théâtre

La mise en scène de la traduction anglaise du Chemin des passes-dangereuses de Michel-Marc Bouchard fût une expérience théâtrale émouvante. Suite à un long processus de création avec la metteure en scène Emma Tibaldo et la directrice artistique Lyne Paquette pour Talisman Theater, je conçus une série de vidéos que nous avions projetés lors des représentations au théâtre La Chapelle, en 2008. Pour cette série, j’ai animé des photographies des 3 comédiens nus, les corps enduits d’argile, et celles d’un chemin hasardeux, trouvés au nord Nouveau-Brunswick.

 

Costume autour du monde

WEBDOCUMENTAIRE

Costume autour du monde est un projet transmédia en développement.  Alors qu’abondent les blogues de mode et qu’ils se consument dans l’instantanéité, parler du vêtement et du costume sous un angle social s’avère une nécessité.  La richesse symbolique du vêtement parle de notre humanité et l’art costume va bien au-delà d’un rapport ambigu de l’image de soi.

Des dames à Quetzaltenango lors de leur sortie de l’Église le dimanche. Les vêtements traditionnels qu’elles portent affichent leurs appartenances culturelles. Les hommes ne portent plus de vêtements traditionnels dans la vie de tous les jours, car ils étaient davantage ciblés durant la guerre civile. Cette guerre qui dura plus de 30 ans, se termina officiellement en 1996.

Pour l’instant, Costume autour du monde se concentre sur le Guatemala. J’y dévoile des observations, des photos et des vidéos du quotidien.   Avec ses 24 ethnies, ses costumes, ses coutumes, son syncrétisme maya, ses 34 volcans et son cacao sacré, le Guatemala s’avère être un terreau fertile pour jeter les bases de ce projet transmédia.

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Cette jeune femme donne son accord d’être photographiée, dans un village des Hautes Terres. Les gens se méfient des photographes, car, durant la guerre civile, les photographies permettaient d’être identifiés et constituaient une menace pour la population maya.