Reportage web et esprit de liberté

ART NUMÉRIQUE, CINÉMA, WEBDOCUMENTAIRE

Rapidement, j’eus la chance de travailler avec les médias web et de plonger de manière autodidacte dans la vidéo. J’avais commencé en animant mes photographies pour des conceptions théâtrales et au fil des occasions, j’allais un peu plus loin dans le médium. On me donnait complètement carte blanche pour des reportages web sur la culture et la science à Télé-Québec. Évidemment, je faisais tout solo, la captation et le montage. Bien que cette liberté ait parfois occasionné des petits accidents créatifs que je préfère oublier, il y a aussi eu des bons coups, comme celui-là.

J’avais saisi au vol Vincent Moon alors qu’il passait au Festival Pop Montréal, pour présenter les Concerts à emporter. En 2007-2008, c’était novateur ! Les musiciens étaient filmés en dehors du studio ou de la salle de spectacle. Impossible d’oublier Arcade Fire dans l’ascenseur de l’Olympia ou Beirut qui jouait Nantes dans les rues de Paris. Cette manière de filmer la musique a fait sa marque et est devenue la norme, mais à l’époque, c’était WOW ! Il fallait absolument que je rencontre un des créateurs de ce projet. J’avais rejoint Mathieu (alias Vincent Moon) sur la terrasse du Santropol, une journée ensoleillée d’automne. Petit hic, il m’annonce qu’il ne veut pas être filmé ni photographié, car ça rend un trop… « self-conscious ». Nous discutons un peu à ce sujet et de fil en aiguille, il me partage sa lecture du moment (que je m’étais promis de lire) The future of Ideas, de Lawrence Lessig.

Les mains de Mathieu sont toutes barbouillées de notes. Elles font office d’agenda et de carnet d’adresses. C’est magnifique. Je lui propose de ne filmer que ses mains. Puis plus tard dans l’après-midi, il acceptera aussi que je le filme en train de grimper le Mont-Royal en vélo. Cette rencontre fût marquante pour moi et j’ai beaucoup appris lors de ce petit après-midi d’automne. Maintenant, je continue de suivre ce que fait Moon, avec son esprit d’indépendance et ses Petites planètes . Je me réjouis de la prise de liberté qu’il poursuit.

Costume autour du monde

WEBDOCUMENTAIRE

Costume autour du monde est un projet transmédia en développement.  Alors qu’abondent les blogues de mode et qu’ils se consument dans l’instantanéité, parler du vêtement et du costume sous un angle social s’avère une nécessité.  La richesse symbolique du vêtement parle de notre humanité et l’art costume va bien au-delà d’un rapport ambigu de l’image de soi.

Des dames à Quetzaltenango lors de leur sortie de l’Église le dimanche. Les vêtements traditionnels qu’elles portent affichent leurs appartenances culturelles. Les hommes ne portent plus de vêtements traditionnels dans la vie de tous les jours, car ils étaient davantage ciblés durant la guerre civile. Cette guerre qui dura plus de 30 ans, se termina officiellement en 1996.

Pour l’instant, Costume autour du monde se concentre sur le Guatemala. J’y dévoile des observations, des photos et des vidéos du quotidien.   Avec ses 24 ethnies, ses costumes, ses coutumes, son syncrétisme maya, ses 34 volcans et son cacao sacré, le Guatemala s’avère être un terreau fertile pour jeter les bases de ce projet transmédia.

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Cette jeune femme donne son accord d’être photographiée, dans un village des Hautes Terres. Les gens se méfient des photographes, car, durant la guerre civile, les photographies permettaient d’être identifiés et constituaient une menace pour la population maya.